15 La vache furieuse
avec des verbes d'action et des polysyndètes
Quand le temps le permettait, les six vaches de la ferme jouxtant le château sortaient régulièrement. Elles broutaient l’herbe verte et grasse émaillée de pâquerettes et de boutons d’or qui poussait dans les prés entourant la propriété. Elles étaient toutes plus paisibles les unes que les autres dans cet environnement verdoyant. Le bruit du vent à la cime des chênes, le pépiement des oiseaux, le croassement des pies n’empêchaient ni leurs mandibules de travailler, ni leurs meuglements de s’ajouter au concert ambiant.
À ces bonnes vaches laitières, on aurait donné le Bon Dieu sans confession.
La petite Thérèse, âgée de 8 ans, les regardait souvent brouter. Elle les connaissait bien car chacune portait un nom correspondant à leur couleur : la Noire, la Blanche, la Rousse, la Blonde etc. Elle naviguait de l’une à l’autre ne sachant quelle était sa préférée.
Rien ni personne ne semblait les déranger, quand, soudain, l’enfant ne comprit pas bien quelle mouche avait piqué l’une d’entre elles ; la Noire fonça, tête baissée, cornes en avant, le sabot éclaboussant la terre trop meuble.
Thérèse, affolée, se mit à courir, cherchait une issue pour s’échapper. Dans sa course, elle perdit une de ses sandalettes et se retrouva à genoux sur l’herbe humide.
Immobile, paralysée par la peur, elle eut l’idée de faire la morte. Elle entendait plus qu’elle ne voyait les bruits de sabots de la bête, sentait son souffle chaud et humide près de son visage en feu.
Rapidement , au tumulte, succéda un silence de mort. Quand Thérèse osa relever la tête, le troupeau avait gagné la prairie voisine et reprenait sa mastication placide.
jacqueline L
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