l'histoire d'une goutte d'eau

 

 

 la goutte d'eau de jacqueline K

 

   Une goutte d’eau qui pend au bout du nez, peut-être parce qu’il pleut et qu’on a oublié son parapluie, ou une larme qui s’est attardée au bord d’un regard,

   La goutte vient peut-être de loin, se faufile-t-elle depuis les nuages à travers les frondaisons du parc ?

  Plus prosaïque ,le souvenir d’un rhume récent ou d’un gros chagrin mal essuyé,

   C’est la goutte qui fait déborder le vase, dit le langage commun, on peut lui inventer des histoires,

   Si c’est une goutte issue d’une larme de joie je veux bien l’arborer au bout du nez,

   Elle devient poétique si elle orne une fleur épanouie,

   Indispensable pour l’humain assoiffé, Donnez-moi encore une goutte de cet excellent breuvage,

 

Histoire (d'une goutte) d'eau de Nadine   

                                                                                                                                                                                                                                                                      On m'appelle la gourdasse. Tout ça parce que je viens de me faire emprisonner dans une gourde de randonneur ! J'ai honte ! Moi qui suis née dans un fabuleux cumulo-nimbus d'été, et qui ai fait une descente spectaculaire, entourée de mes compagnes et illuminée d'éclairs magnifiques. J'ai fini cette première chute sur une montagne des Alpes. Avec les copines, nous avons rejoint un torrent tumultueux et commencé à dévaler follement une pente caillouteuse. Je sautais, je rebondissais, me fondais parmi les autres... Quel moment étourdissant !

   Et comment vous raconter ce saut vertigineux dans une cascade irisée par l'arc en ciel qui s'y reflétait. Je goûtai un repos bien mérité dans un trou d'eau entre les rochers, quand le randonneur m'a capturée dans sa gourde – d'où, comme je vous le disais plus haut, mon surnom : « la gourdasse ». Que vais-je devenir maintenant ? Arrgh ! Le randonneur secoue la gourde ! Beurk ! Il y a balancé un comprimé qui sent l'eau de Javel, une lointaine cousine... Drôles de mœurs... Me voici maintenant dans le noir, dans la gourde refermée, secouée par les pas du marcheur.

   je me suis laissée bercer par le roulis et le tangage, et me suis endormie jusqu'à ce que le type rouvre la gourde. J'aperçois un coin de ciel bleu et... quoi ? Le gouffre de sa bouche grande ouverte. Au secours ! Je glisse sur sa langue, et voilà que je suis aspirée dans les ténèbres malodorantes. Je suis brassée parmi les pâtes, des morceaux de fruit et je ne sais quoi encore. J'y perds mon latin. Je continue mon périple aveugle dans une tuyauterie invraisemblable, ça dure facilement une heure, et voilà que je fais une nouvelle chute pour me retrouver, hébétée, sur un tapis de mousse. Ça sent bizarre autour de moi. Au bout de deux ou trois heures, quelques copines viennent me rejoindre du ciel. Nous formons une flaque, un ruisselet, et enfin je retrouve la liberté dans la rivière qui coule doucement ici.

 

 

Le voyage d'une goutte d'eau de Jacqueline L

 

   Petite goutte d’eau, prisonnière d’un glacier pendant des milliers d’années, la bise des sommets semble me figer à tout jamais quand un soleil brûlant me métamorphose. Me voilà emportée avec d’autres congénères à travers la terre, au creux des rochers.

   D’abord de limpides gouttes de cristal tombent depuis la voûte des rocs en un mince filet d’eau au doux murmure. D’autres jeunes ruisselets nous rejoignent pour former un torrent bouillonnant qui délaisse les cimes et s’écrase , au fond des abîmes, en une cascade écumante.

   La plaine rejointe, le courant s’est calmé. Le torrent est devenu fleuve. Je me prélasse dans les plaines, traverse les champs de blé prêts à mûrir. J’effleure les villages, les berges où viennent s’abreuver les troupeaux. Un brin séducteur, je serpente, chatoie ; les tourelles des châteaux se mirent dans mes eaux au soleil couchant.

   Cependant, au moment des frimas, je me transforme en glaçons et me brise sous les ponts jusqu’à ce que je retrouve enfin mon lit et poursuive ma route sous des ciels à nouveau éclaircis.

   Gonflé de mille ruisseaux, j’avance vers les villes, sous les ponts tandis que le vent marin diffuse déjà ses embruns, m’enlace et me confonde bientôt avec l’océan. C’était mon destin : née de la mer , je retourne d’où je vies

la goutte d'eau de  Nicole

 

  Elle naquit un jour dans la rosée du matin, sur la branche d’un rosier, semblable à ses petites sœurs, toutes minuscules et à peine visibles séparément à l’œil nu. Un vrai bataillon de petites perles d’eau qui décidèrent de se réunir pour devenir une plus grosse goutte. C’est alors qu’elle glissa lentement sur la feuille du rosier et parvint ainsi à gagner les pétales d’une jolie fleur qui embaumait tout le jardin. Elle resta ainsi immobile, bercée par une douce brise d’été jusqu’à ce que le soleil devenu de plus en plus chaud la fit s’évaporer doucement.

 

 

 

Le Haïku de Marie

Comme une larme

elle coule du ciel en pleurs

la goutte de pluie

 

 

 

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