
Texte de jacqueline L
le petit pêcheur vietnamien
Tôt ce matin, Phuc est parti pêcher ; le jour n’est pas encore levé et la nuit confond le ciel, l’eau et les rochers.
Tant qu’il fait sombre, le sampan reste presque immobile et ne s’aventure pas au large des côtes.
sur son embarcation étroite et légère, le jeune pêcheur glisse doucement le long des berges, à la
surface des eaux silencieuses, agitée seulement par le mouvement régulier de la godille.
Avec le jour qui naît, il va bientôt apercevoir les champs de rizières en espaliers d’un vert profond
qui s’étagent et surplombent le fleuve. Entre deux cueillettes, les femmes courbées se redresseront
et lui adresseront un petit signe amical de la main, puis elles se remettront au travail avant que la
chaleur du soleil soit trop accablante. Phuc les entendra parler et rire. Il s’écartera des berges pour
tendre ses filets et attendre que le poisson se prenne dans ses mailles Maintenant que les ombres se sont entièrement dissipées, l’eau du fleuve a pris de la netteté. Phuc
est toujours impressionné d’être entouré de ces gigantesques pics rocheux dont la hauteur avoisine
souvent les 100 mètres et qui servent de barrière ou de garde fou à toute intrusion maritime. Leurs
grottes profondes abritent des milliers de crustacés.
Au cours de ses nombreuses parties de pêche, il a tout le temps et le loisir de les observer et de
leur attribuer , suivant leur forme, un nom qui les caractérise : tête d’ours, de chacal, combat de
coqs, tête d’humain. En fin de matinée, quand le soleil sera à son zénith, Phuc rentrera, lourd de ses carpes noires et de ses crevettes géantes, content de préparer de bons plats épicés pour nourrir
toute sa famille.
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