Le Vieil arbre

prosopopée

 

Sur notre chemin, un arbre raconte son histoire :

 

  J'étais en train de me promener dans le parc, quand je fus interpellé par un gros chêne tricentenaire qui me demanda ce que je faisais là. J'en fus surpris car, en général, les chênes sont très discrets. Alors, je lui répondis que rien, je ne faisais rien. Là, il me dit qu'il se lassait des gens qu'il voyait tous les jours, presque toujours les mêmes. Je m'excusai d'être la cause de son ennui et lui demandai s'il avait soif. Soif d'aventure, oui, me répondit-il. Mais quelle aventure souhaitez-vous, lui rétorquai-je. Je voudrais voyager, changer de parc, aller vers le nord, dit-il, mes glands sont partis vers le nord et je veux retrouver mes glands-enfants. Mais, m'insurgeai-je, comment voulez-vous vous déraciner, vous êtes né là, et c'est le droit du sol, vous devez restez là, c'est la loi. Cette loi ne s'applique pas à nous, les arbres, répondit-il. Qu'est-ce qui vous ennuie ici, lui demandai-je ? Il me rétorqua qu'il n'éprouvait plus de plaisir car tout est toujours pareil, quand il y a un chêne, il n'y a plus de plaisir, il regrettait le temps ou les gens le regardaient au lieu de leurs écrans. Il regrettait le vent qui le faisait bouger, le temps où il pliait comme un roseau. II me dit de plus qu'il avait connu un fabuliste, un certain Jean, qui avait écrit sur sa condition de l'époque. Mais maintenant, il en avait marre et il fallait qu'il décarre au plus tôt. Je ne sais pas ce qu'il a dit ensuite car une soignante m'a accompagné au goûter, dans la grande salle de l'hôpital. J'espère qu'il pourra voyager un jour pour retrouver ses glands-enfants.

Jacques

 

 

Le bel orme

 

J’étais un bel orme, majestueux et puissant au milieu de l’immense prairie où les vaches paisibles et les chevaux venaient brouter et gambader. J’ombrageais la pelouse de mes verts branchages. J’ai abrité l’écureuil agile, les oiseaux ont caché là, leurs amours. Le coucou à chanté, les tourterelles ont roucoulé, les corbeaux ont croassé.

Saison après saison, inlassablement, j’ai perdu puis retrouvé mon feuillage. En automne, ma chevelure ébouriffée s’ornait de sa belle teinte rousse. L’hiver me voyait gris, squelettique, décharné sur fond de ciel sombre et dépressif ou gelé, transparent comme un cristal dans les matins neigeux.

 

Mais, dès les premiers beaux jours, tel le phénix, je renaissais de mes cendres ; on ne me reconnaissait plus : un véritable feu d’artifice de verdure.

 

Peut-être qu’un jour, je me suis lassé de ce ballet incessant du temps. J’ai perdu ma vigueur. J’ai laissé m’envahir le souffle des vents trop froids. Alors, mon écorce s’est desséchée, les insectes mon grignoté et j’ai perdu « ma superbe ». Sans états d’âme, les propriétaires du château m’ont tronçonné, débité, brûlé dans leur vieille cheminée. Je ne suis plus

Jacqueline L

 

 

l'arbre de mille ans

 

Oui,Oui,Je l’ai rencontré. Il avait 1000 ans . Lorsqu’il m’a vue si intriguée devant lui, il m’a tout raconté.

  ‘Je suis né ici, sur cette montagne m’a- t -il dit. C’est un oiseau qui m’a déposé dans cette jungle impénétrable. En ce temps là, déjà, la chaleur était étouffante, les abondantes pluies tropicales m’ont aidé à grandir très vite, protégé du vent par mes voisins. J’ai été bercé par la musique des insectes et le chant des oiseaux, chaque matin à l’aube, à l’heure ou la forêt se réveille. Les grandes pluies tropicales m’ont nourri et abreuvé. Ma vie s’écoulait paisiblement sans peur du seigneur tigre qui laissait sa trace sur mon écorce.

  Un jour pourtant je fus pris de panique. Le bruit du canon m’a empli de terreur. Certains de mes amis ont été touchés, d’autres ont mis des années à guérir, déracinés ou amputés de leurs grandes branches. C’est aussi grâce à eux que j’ai pu voir la lumière salvatrice.

  Je suis maintenant un très vieil arbre, un ancêtre de quarante cinq mètres de haut et de quinze mètres de circonférence.

  Si vous avez le courage de monter jusqu’à moi, vous pourrez vous reposer sous mes larges branchages et pour vous amuser, vous vous mettrez à sept pour faire le tour de mon tronc en vous donnant la main.

  Vous n’êtes pas sans savoir que je suis très protégé. Il vous faudra être accompagné d’un guide cela vous évitera aussi les pièges des serpents et des insectes piqueurs .ainsi, les générations à venir auront la chance de venir me saluer pour que je leur raconte mon histoire.

  Assurément, je suis le Roi de la forêt’’

 

Marie

 

Le châtaigner de Nicole

 

Je l’avais remarqué au bout de l’allée forestière car il dépassait de beaucoup les arbres voisins.

 

C’était un châtaignier à l’allure majestueuse, doté de longues branches et de feuilles tout aussi remarquables. Lorsque je m’approchais, je crus entendre un murmure qui me fit dresser l’oreille.

 

« J’ai plus de cent ans, me dit-il, et tous les autres compagnons qui peuplent la forêt sont un peu jaloux de ma longévité, même le chêne qui pourtant est réputé pour vivre plusieurs siècles.

 

Et puis, ma parure est si belle en toutes saisons ! L’hiver quand la neige me recouvre de son blanc manteau. Au printemps lorsque mes bourgeons éclosent dans une gamme de couleurs vertes. L’été quand mes longues branches s’ornent de jolies fleurs roses ou blanches. Et enfin l’automne qui voit défiler toute une cohorte de promeneurs amateurs de châtaignes.

Il est vrai que mes fruits sont très recherchés et font l’objet de préparations culinaires fort appréciées.

 

Dis-moi, quel autre arbre peut se vanter d’avoir autant de qualités »?

 

Nicole

 

 

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