
le printemps
HUMEURS DU TEMPS PRINTANIER
Tout à l’heure
Le ciel était bleu.
Maintenant, c’est la pluie.
Sa chanson vient mourir
Sur la fenêtre,
Le long des murs blancs
De la maison d’en face.
Le vent s’est levé,
Coure dans les arbres
Où les pigeons se sont réfugiés
Et sur les blés
Flexibles comme des joncs.
Au-dessus des monts calmes,
L’ombre suit la lumière.
Une à une, les étoiles
Tressent des colliers
En bras d’or
Dans l’air du soir.
Le mois achève
Ses dernières heures
Seulement troublées
Par le va et vient de la mer.
Un lourd parfum d’orange amère
Exhale ses senteurs vertes
Depuis les profondeurs
Boisées des forêts.
jacquline L
CRÉPUSCULE DE PRINTEMPS
On était au printemps. Les vents étaient chargés de senteurs nouvelles attisées par les giboulées de la journée et la tiédeur de cette brume crépusculaire.
Les insectes butinaient avec ardeur à la naissance du calice des fleurs offertes à leur appétit.
Sur les pentes ensoleillées des jardins poussaient toutes sortes de fruits merveilleux dont le parfum faisait saliver le passant.
Elle se sentait joyeuse et grisée du nectar de ces jus.
Mais déjà, la pénombre emplissait les champs plongeant la végétation dans un demi sommeil. On entendait seulement le crissement de l’insecte dans les buissons et le frémissement de la tourterelle sur son nid.
Une fraîcheur se fit sentir : un nouvel élan et un frisson sur la peau dénudée, une caresse légère sur le corps tout entier.
Le soleil oriental, né à l’aube, devenu un drapé d’or liquide et ondulant se noyait derrière l’horizon. Tandis qu’au creux des feuillages les rossignols reprenaient leur partition en un concert de notes secrètes.
jacqueline L
Précautionneusement, elle avait gardé un peu de printemps dans un sachet, elle avait bien fait car...
Cette année-là il n'y eut pas de printemps. En effet, après le mois de mars, nous sommes passés directement à juillet, car, il paraît, nous avions du retard à rattraper, vis à vis du soleil. Les spécialistes étaient formels : c'était la seule solution.
Cette année-là, il n'y eut pas de premier mai et pas de muguet en vente. Par contre, les vacances d'été vinrent plus tôt, et la prime de vacances fut payée en juillet au lieu de juin. Le réchauffement fut très violent et il y eut beaucoup de malaises, notamment chez les personnes fragiles.
Pour compenser les effets néfastes du dérèglement climatique, les autorités pensèrent à supprimer les mois de décembre et janvier, ce qui devait permettre de faire des économies, pas de Noël, pas de cadeaux, pas de premier de l'an, pas d'étrennes...
Le gouvernement a annoncé que, dorénavant, il fixera les mois prévus pour l'année suivante, au nombre de six peut-être. La conséquence directe, c'est que l'on prendra un an en six mois, on vieillira encore plus vite. La Gauche demande huit mois, la Droite quatre. On verra ce que dira le Président, mais, pas facile de prévoir les congés.
Nadine L
Précautionneusement elle avait gardé un peu de printemps dans un sachet. Elle avait bien fait car
Elle avait bien fait car monsieur météo ne sait plus ou donner de la tête.
L’hiver s’éternise. Il pleut, il pleut, il pleut ! Et voici que l’été s’annonce torride bien avant l’heure.
Allait-on oublier le bonheur d’apercevoir jonquilles et crocus, de s’enivrer dès le matin des senteurs printanières. Le muguet allait-il hésiter à nous offrir se clochettes pour nous souhaiter bonheur, et les boutons d ‘or nous priveront-ils de leur richesse.
Alors ce matin,elle reçu un appel désespéré de monsieur météo. Il lui demandait d’ouvrir son sachet de printemps ; le monde a tellement besoin de renouveau.
Marie Nguyen
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