conseils et paroles d'écrivains

Texte de Marguerite Yourcenar
"Ecrire. Il faut le dire, on ne peux pas. Et on écrit.
C'est l'inconnu qu'on porte en soi, c'est ça qui est atteint. C'est ça ou rien. On peut parler d'une maladie de l'écrit.
Ce n'est pas simple ce que j'essaie de dire là, mais je crois qu'on peut s'y retrouver, camarades de tous les pays.
Il y a une folie d'écrire qui est en soi-même, une folie d'écrire furieuse, mais ce n'est pas pour cela qu'on est dans la folie. Au contraire.
L'écriture, c'est l'inconnu. Avant d'écrire, on ne sait rien de ce que l'on va écrire avec lucidité.
C'est l'inconnu de soi, de sa tête, de son corps. Ce n'est même pas une réflexion, écrire c'est une sorte de faculté qu'on a à côté des sa personne, parallèlement à elle même, d'une autre personne qui apparaît et qui avance, invisible, douée de pensée, de colère et qui quelquefois, de son propre fait est en danger d'en perdre la vie.
si on savait quelque chose de ce qu'on va écrire, avant de le faire, avant d'écrire, on n'écrirait jamais. ce ne serait pas la peine.
Ecrire c'est tenter de savoir ce qu'on écrirait si on écrivait, on ne le sait qu'après, avant, c'est la question la plus dangereuse que l'on puisse se poser, mais c'est la plus courante aussi.
l'écrit, ça arrive comme le vent, c'est nu, c'est de l'encre, et ça passe comme rien d'autre ne passe dans la vie, rien de plus, sauf elle la vie"
Conseil d'Eric Emmanuel schmitt
On n’écrit pas ce que l’on sait, on écrit pour savoir. L’écriture agit comme une boussole: elle permet d’explorer, elle accompagne le voyage, elle aide le pèlerin. Ecrire stimule celui ou celle qui écrit et ne l’ennuie point. Ecrire excite l’activité cérébrale. Celui ou celle qui écrit cherche. On n’écrit pas pour dire ce qu’on pense, mais pour le découvrir.
extrait de "petit éloge des brumes" de Corinne Atlan
Les livres naissent d'un chao brumeux dans lequel on avance d'abord à l'aveuglette. L'écriture commence comme la rédaction d'un brouillard. les brouillons froissés s'entassent dans la corbeille. puis un chemin se dessine. Quelque chose prend forme presque à notre insu. Les nuées s'allègent, la visibilité augmente. Bientôt une brume diaphane danse et virevolte, dévoilant des paysages dont nous ignorons jusqu'à l'existence. difficile de savoir ou elle nous entraînera.
"Comment faire un poème"
de Raymond Queneau
(l'instant fatal 1948)
Bien placé, bien choisi
Quelques mots font une poésie
Les mots il suffit qu'on les aime
pour écrire un poème
On ne sait pas toujours ce qu'on dit
lorsque nait la poésie
faut ensuite chercher le thème
Pour intituler le poème
Mais d'autres fois on pleure on rit
en écrivant la poésie
on a toujours kekchose d'extrême
Un poème
Créez votre propre site internet avec Webador