Étymologie des mots de la littérature
Littérature
Du latin litteratura, le mot littérature, dès son origine, est lié à l’idée de lettres et d’écrit. Toutefois, on peut noter qu’il était associé, d’une façon plus large, à « l’écriture, la grammaire, la philologie, l’érudition ». Pour Cicéron, la littérature est l'état de l'homme qui « a des lettres ». Au Moyen Âge, la « littérature » des clercs, consiste en la possession de connaissances approfondies en latin, ce que recouvre aujourd'hui le mot « culture ». Ce sens d’érudition, de connaissance est encore dominant au XVIIe. Ce n’est qu’ensuite que la littérature est devenue exclusivement un corpus de textes écrits puis, de façon plus restrictive encore, un type d’écrit, le "genre littéraire".
Que reste-il de l’idée « d’avoir des lettres » dans notre imaginaire de la littérature ?
Écrire
Écrire a une origine matérielle, le mot s’apparente aux vocables indo-européens qui signifient « gratter, inciser ». Le latin scribere a le sens de tracer des caractères, utilisé également au sens de peindre, de dessiner, le mot est relié au geste. Mettre par écrit, c'est inscrire une trace.
Il existe aussi un lien étymologique avec la justice, les écritures ont permis de fonder le droit, on dépose la plainte, le scribe l’écrit, plus tard ce sera le magistrat, le notaire. Écrire: quelque chose de physique, une dimension de témoignage, de fondement, d’autorité de ce qui est écrit ainsi marqué, gravé. Il ne s'agit donc pas d'écrire "à la légère".
Poésie
Par l’intermédiaire du latin poesis, l’origine du mot poésie est grecque. Poiêsis, était un verbe qui signifiait « faire, créér ». Il y a donc une dimension active dans la poésie.
Le poète est un inventeur de formes, il est celui qui agit sur le langage et par le langage, celui qui l’explore comme un lieu de création, une zone d'expression et de liberté.
Roman
Venu du latin romanus "à la façon des Romains" au sens de "composé par écrit en latin" qui était la langue de l’écriture, cette "composition littéraire" se voit très tôt apparentée à romanice qui signifiait "en langue romaine vulgaire", puis associée au Roman, la langue vernaculaire qui a remplacé le latin dans le Nord de la France. Cette étymologie marque le mot d’une dimension populaire. A partir du XIIè, il se rapproche de son sens moderne, celui de récit avec des rebondissements et des personnages.
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